La Commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire, réunie les 22 et 23 mai 2024 au siège des Archives nationales, à Birkhadem, Alger, a rendu public ce lundi 27 mai un communiqué dans lequel la partie algérienne a présenté une liste ouverte de biens historiques algériens proposés à la restitution.
« La partie algérienne présente une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIX siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques », lit-on dans le communiqué de la Commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire.
Les historiens algériens, à leur tête Mohamed Lahcen Zeghidi, invitent à cet effet «la partie française à transmettre ses préoccupations en matière de restitution de biens culturels, archivistiques et autres ».
La partie française dirigée par Benjamin Stora «accepte et s’engage à transmettre au Président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible », indique la même source.
Les historiens de la commission mixte algéro-française « s’accorde(ent) pour poursuivre et parachever la chronologie relative aux domaines militaire, politique, économique, social, culturel et humain au cours du XIXe siècle ».
La Commission « salue la coopération en matière de restauration et de numérisation, d’échanges d’expériences, de bibliographie, d’échanges scientifiques (étudiants et chercheurs) et culturels, de valorisation de lieux de mémoire en Algérie et en France, de la numérisation des registres d’état-civil et des registres des cimetières français en Algérie, des cimetières algériens du XIXe siècle en France, de création d’un portail numérique et d’organisation de rencontres scientifiques ».
« La partie française propose à la partie algérienne un préprogramme de rencontre scientifique, notamment consacrée aux archives pour l’année universitaire 2024-2025 », les deux parties estimant que « l’institutionnalisation de collaborations étroites sera très profitable notamment à la jeunesse de nos deux pays ».
Aussi, la commission « se réjouit des perspectives de partenariat esquissées par les responsables du Service interministériel des archives de France (SIAF) et de la Bibliothèque nationale de France (BNF), à l’occasion des visites organisées par la commission, notamment auprès du Centre des archives nationales d’Algérie et de la Bibliothèque nationale d’Algérie, particulièrement dans les domaines de la coopération scientifique et technique, d’échanges de professionnels, de la formation, de la numérisation, et plus largement de partage des savoirs (expositions, Inventaires communs…) ».
« La mise en œuvre d’actions tangibles concrétisera la volonté active et forte de prendre en compte toutes les dimensions de l’histoire de la période coloniale pour mieux aller de l’avant », estime la commission mixte qui « s’accorde pour que sa prochaine rencontre se tienne en France début juillet 2024 ».
La commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire « formule le vœu que le traitement du dossier mémoriel réponde aux aspirations des peuples algérien et français » et « insiste sur la nécessité de poursuivre les négociations dans le cadre du groupe de discussion mixte algéro-français sur la question des archives ».
Enfin, la partie française de la commission mixte d’historiens a tenu « à remercier chaleureusement ses homologues algériens et les différentes institutions qu’elle a rencontrées pour leur accueil et la présentation de leurs riches fonds, au cours des visites effectuées du 20 au 24 mai ».
Samira B. B.
Difficile cuisine méthodologique et symbiose … diplomatique entre un choix politicien d’historiens appartenant à une variance d’écoles tanguant entre civilisation orale de conservateurs de mémoire totémique à reliques , et civilisation écrite et numérique productrice à la carte de documents/fichiers d’histoire{s] révisionnistes jouant sur les chiffres et statistiques ! Il est probable que le choix des membres de la dite commission obéit à une régulation plus diplomatique que scientifique à l’instar d’une agence de presse mémorielle avec ce risque que l’une des parties en déficit documentaire soit arnaquée par l’autre partie productrice de vrais/faux cadavres piégés ! L’échange se négocie alors en monnaie de singe surtout si l’on se rappelle qu’ un historien médiatisé par les deux rives avait déclaré il y une décennie que le chiffre réel des victimes algériennes de la guerre d’Algérie {1954-1962} ne dépasserait pas les trois cent mille / 300000 ! « »