jeudi, 4 juillet 2024
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Contre l’extrême droite et pour un front populaire : des milliers de manifestants dans les villes de France

Des milliers de manifestants se sont rassemblées hier soir, 10 juin, dans plusieurs villes de France pour dire leur opposition à l’extrême droite qui, dénoncent-elles, se retrouve « aux portes du pouvoir », après sa poussée dans les urnes la veille et l’annonce d’une dissolution de l’Assemblée nationale.

Paris, Marseille, Lyon, Rennes, Toulouse, toutes les villes de France ont été prises d’assaut par les manifestants pour appeler à la constitution d’un front populaire et faire barrage à l’extrême droite.

Place de la République à Paris, plusieurs milliers de personnes selon un journaliste de l’AFP – 3 000 selon la préfecture de police -, parmi lesquelles beaucoup de jeunes, se sont réunies à partir de 20H00, criant, majeur levé : « La jeunesse emmerde le Front national » (parti ancêtre du Rassemblement national, RN) ou encore « Tout le monde déteste Marine Le Pen ».

Alice, 24 ans, étudiante, tenait à être là parce que, dit-elle, « maintenant l’extrême droite (est) aux portes du pouvoir ». « La perspective d’avoir un Premier ministre d’extrême droite dans trois semaines, ça me terrifie. »

Alba Bourreau, 19 ans, étudiante en arts, participe à sa « première manifestation politique », après avoir voté dimanche pour la première fois, se disant « prête à venir manifester autant qu’il le faudra ».

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Dans la foule alentour, les drapeaux palestiniens se mêlaient à ceux de la CGT, de l’Unef et d’autres organisations ayant appelé au rassemblement.

Alors que la foule se dispersait sur la place peu après 22H00, plusieurs milliers de manifestants sont partis en direction du siège des Ecologistes, où les partis de gauche étaient réunis en vue de trouver un accord pour les législatives qui auront lieu dans moins de trois semaines.

Sur leur passage, quelques panneaux électoraux ont été saccagés, quelques tags laissés sur les murs : « Ni Macron, ni Bardella » ou encore « Macron-Bardella, même combat ».

L’atmosphère, jusque-là bon enfant, s’est tendue peu avant minuit, les forces de l’ordre dissipant le cortège à coup de grenades de désencerclement, a constaté l’AFP.

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« Bon côté de l’histoire »

A Toulouse où la mobilisation a été forte, parmi les 6 200 personnes réunies selon la police, Matthieu Chêne, 30 ans. Pour ce manifestant, il était « essentiel de venir (…) pour être du bon côté de l’histoire ». « J’espère qu’il y aura un Front populaire. Il faut que Roussel, Glucksmann, Mélenchon, tout le monde mette son égo de côté ! », a-t-il indiqué à l’AFP.

Des incidents ont eu lieu dans la Ville rose en fin de manifestation : des participants se sont emparés brièvement d’un engin de travaux, ont cassé des vitrines et brûlé des poubelles. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté un photographe de l’AFP qui a assisté à deux interpellations.

A Marseille, deuxième ville de France, qui a placé en tête la liste du RN lors des élections européennes dimanche, plusieurs milliers de personnes – 2 200 selon la police – se sont rassemblées à l’appel de plusieurs syndicats, de partis de gauche ou de la Ligue des droits de l’Homme devant la préfecture de région.

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« L’extrême droite au pouvoir ne le lâchera plus, combattons-la maintenant ! » ou « Front populaire : tous unis », proclamaient des pancartes fabriquées à la va-vite.

De nombreux élus locaux, en écharpe tricolore, étaient présents.

Plusieurs milliers de personnes se sont également rassemblées à Nantes (4 400), Rennes (4 000) et Rouen (800).

A Nantes, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants et des poubelles étaient en feu sur le passage du cortège qui s’est dissipé dans le calme, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Ce qui s’est passé hier a été un choc. On n’a pas envie de rester seuls, on avait besoin de voir quelle était la capacité à se mobiliser contre ça », a lâché Marie, retraitée de 69 ans, dans la manifestation rennaise.

Maël, étudiant de 19 ans, a indiqué de son côté ne pas vouloir « vivre dans une France gouvernée par le RN », se rappelant que ce ne serait « pas la première fois dans l’histoire que le fascisme arrivera(it) au pouvoir par les urnes ».

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« Des racines et des haines »

A Bordeaux, 2 800 personnes, selon la préfecture, se sont également rassemblées place de la Victoire au rythme de tambours et de la mélodie de « Bella ciao ». « FN, RN des racines et des haines », « Non à l’ère Haine », ou encore « Make racistes afraid again », pouvait-on lire sur des pancartes.

« Je ne comprends vraiment pas cette décision de dissolution. En trois semaines, il ne peut pas y avoir d’alliance solide face au RN », craint Muriel Jules, une retraitée de 82 ans.

L’atmosphère galvanisait pourtant Julia T., 30 ans : « Quand j’étais petite, j’avais assisté de loin (…) à la mobilisation suite au passage de (Jean-Marie) Le Pen au second tour (de l’élection présidentielle de 2002, NDLR). Aujourd’hui à mon tour de descendre dans la rue pour crier mon refus d’une France repliée sur elle-même », dit la jeune femme.

A Lyon, à l’appel de mouvements de gauche et d’ultragauche, les manifestants étaient 2 800 selon la police. Certains ont été empêchés de traverser un pont pour rejoindre le quartier du Vieux Lyon, fief de l’ultradroite, par un cordon policier « qui a fait usage de gaz lacrymogène après des jets de projectiles » de ces manifestants en sa direction, selon la préfecture. Des poubelles ont été également incendiées en fin de soirée, a constaté l’AFP.

A Grenoble, ils étaient 1 800, selon une source policière, un millier à Montpellier, Saint-Etienne ou encore Besançon.

A Strasbourg, ils étaient 950 selon la police. « L’extrême droite a inoculé tous les rangs de l’Assemblée nationale jusqu’à la Macronie.(…) Ne les laissons pas faire ! », a lancé au micro le député LFI Emmanuel Fernandes. « Nous prendrons nos responsabilités pour que le 30 juin, nous nous présentions en un front uni, humaniste », a promis l’élu.

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