mercredi, 26 mars 2025
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Djamel Menad, l’héritage d’un combattant

Le football algérien est en deuil. Djamel Menad, figure emblématique du ballon rond, s’est éteint ce samedi 22 mars à l’âge de 64 ans, après avoir lutté contre une maladie foudroyante.

Véritable légende de la JS Kabylie et de l’équipe nationale, l’ancien attaquant Djamel Menad laisse derrière lui une trace indélébile dans l’histoire du sport en Algérie et sur le continent africain.

Un buteur d’exception et un homme de principes

Né le 22 juillet 1960 à El-Bayadh, Djamel Menad grandit à Alger, où il fait ses premiers pas dans le football. Révélé au CR Belcourt (actuel CR Belouizdad) entre 1977 et 1981, il rejoint ensuite la JS Kabylie, où il devient un attaquant redoutable et un symbole du club.

Il y remporte plusieurs titres, dont la Coupe d’Afrique des clubs champions en 1981. Son talent lui ouvre les portes du football européen en 1987, lorsqu’il rejoint le Nîmes Olympique, avant d’évoluer au Portugal sous les couleurs du FC Famalicão et du CF Belenenses.

Mais c’est avec l’Equipe nationale algérienne que Djamel Menad entre véritablement dans la légende. Auteur de 25 buts en 79 sélections officielles, il est l’un des artisans majeurs de la qualification des Verts pour la Coupe du monde 1986 au Mexique.

En 1990, il écrit l’une des plus belles pages du football algérien en menant les Fennecs à la victoire lors de la Coupe d’Afrique des Nations organisée à Alger. Meilleur buteur du tournoi avec quatre réalisations, il contribue grandement au premier sacre historique des Verts face au Nigeria en finale, procurant ainsi une immense joie à un peuple qui respire le football, malgré le deuil qui l’a frappé avec la perte de son père en pleine compétition.

Un engagement sans faille pour un football intègre

Homme de principes, Djamel Menad était reconnu pour son franc-parler et son refus de la médiocrité. Il dénonçait sans relâche les dérives du football algérien, rongé par les intérêts personnels et l’amateurisme. Ce combat l’avait poussé à se retirer progressivement du monde du football, écœuré par les « intrus » qui, selon lui, avaient dénaturé ce sport qu’il aimait tant.

Malgré son éloignement des sphères dirigeantes et après son dernier passage furtif en tant que directeur sportif à la JSK, une expérience qui l’a beaucoup affecté amèrement, Menad n’a jamais cessé de partager sa passion. Il participait régulièrement à des matchs de gala et de charité aux côtés d’anciens joueurs, retrouvant ainsi le plaisir du jeu et la communion avec les supporters.

Un dernier hommage à une icône du football

L’annonce de son hospitalisation avait suscité une immense vague de soutien, témoignant de l’estime et de l’admiration qu’il inspirait. Son décès laisse un vide immense dans le cœur des amoureux du football algérien. Son club de toujours, la JS Kabylie, lui a rendu un vibrant hommage, tout comme les institutions sportives du pays et de nombreux fans à travers l’Algérie et au-delà.

Djamel Menad ne sera pas seulement rappelé comme un buteur d’exception ou un compétiteur hors pair. Il restera dans les mémoires comme un homme droit, fidèle à ses valeurs, qui n’a jamais renié ses principes pour des intérêts personnels. Un guerrier du terrain, mais aussi un symbole de l’intégrité dans un monde du football trop souvent gangrené par la corruption et le népotisme.

Aujourd’hui, l’Algérie pleure l’un de ses plus grands sportifs. Mais son héritage, lui, restera à jamais gravé dans l’histoire du football.

Hamid Banoune

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