Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a annoncé ce samedi 9 mars qu’il proposerait au Parlement de voter en faveur de la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’Espagne d’ici la fin de son mandat en 2027.
« Lors cette législature, je proposerai au Parlement la reconnaissance de l’Etat palestinien par l’Espagne », a déclaré M. Sanchez lors d’un évènement organisé par le Parti socialiste à Bilbao (nord).
« Nous le ferons pas conviction morale, parce que c’est une cause juste, mais aussi parce que c’est la seule façon pour que deux Etats, Israël et la Palestine, puissent coexister en paix et en sécurité », a-t-il expliqué.
M. Sanchez, qui a été réélu en novembre 2023, avait déjà exprimé son souhait de reconnaître un Etat palestinien mais sans, jusqu’à présent, dire dans quel délai.
Au sein de l’Union européenne, l’Espagne est l’une des voix les plus critiques vis-à-vis d’Israël depuis le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.
« Le moment est venu pour les Européens de parler clairement et d’une seule voix » concernant les attaques brutales d’Israël contre la Bande de Gaza. « Non pas parce que le monde nous regarde ou parce que l’histoire nous jugera, mais parce que des êtres humains souffrent, que de petits enfants souffrent et perdent la vie« , avait déclaré Sanchez en décembre dernier.
Ce positionnement a entraîné une vive tension diplomatique entre les deux pays, Israël ayant rappelé en novembre son ambassadrice en Espagne pour protester contre des propos jugés « scandaleux » tenus par M. Sanchez. Elle a récemment repris ses fonctions.
Madrid condamne l’installation de nouvelles colonies en Cisjordanie
Le gouvernement espagnol « condamne fermement » les projets israéliens d’expansion de colonies en Cisjordanie occupée, qui prévoient la construction de nouveaux logements, et a exigé que l’Israël revienne sur cette décision, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié vendredi soir.
« L’Espagne condamne fermement l’approbation des plans d’expansion des colonies » israéliennes en Cisjordanie, a déclaré le ministère.
« Les colonies violent le droit international, sapent les efforts déployés afin de parvenir à une solution à deux Etats et constituent un obstacle à la paix », ajoute le texte.
Selon l’ONG « La paix maintenant », la construction de 3.426 unités de logement a été approuvée par un organisme officiel dans les colonies de Maale Adoumim et Kedar, situées à l’est de Jérusalem, ainsi qu’à Efrat, au sud de la ville.
Près d’un demi-million de personnes vivent actuellement dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, considérées comme illégales au regard du droit international.
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a averti hier 8 mars que l’expansion des colonies sionistes constituait « un crime de guerre » et menaçait d’éliminer « toute possibilité pratique » de création d’un Etat palestinien viable.
Saïd A. et Agences