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Gaza : les soldats israéliens tirent sur une foule lors d’une distribution d’aide

Gaza : les soldats israéliens tirent sur une foule lors d'une distribution d'aide

Le bilan des morts à Gaza donne froid au dos. Photo DR

Des soldats israéliens ont tiré sur une foule pendant une distribution d’aide hier 29 février dans le nord de Gaza, faisant plus de 110 morts selon le Hamas, soulevant au sein de la communauté internationale indignation et appels à établir les responsabilités.

Un responsable de l’armée a reconnu des « tirs limités » de soldats israéliens se sentant « menacés » lors de cette distribution d’aide. Mais il fait état « d’une bousculade durant laquelle des dizaines d’habitants ont été tués et blessés, certains renversés par les camions d’aide ».

Jeudi, un médecin de l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, dans le nord, a annoncé que les soldats israéliens avaient tiré sur « des milliers de citoyens » qui se précipitaient vers les camions pour la distribution d’aide.

« Le bilan du massacre de la rue al-Rashid » à Gaza-ville s’élève désormais à 104 morts et 760 blessés », a déclaré le ministère de la Santé du Hamas.

Des témoins ont raconté à l’AFP des scènes pendant lesquelles des milliers de personnes se sont précipitées vers des camions d’aide dans un rond-point de l’ouest de la ville.

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Le ministère de la Santé du Hamas avait annoncé tôt jeudi que « plus de 30 000 » personnes ont été tuées dans les opérations militaires israéliennes à Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre, après des bombardements dans la nuit qui ont fait 79 morts.

Le chef des Nations unies Antonio Guterres « choqué »

Ce drame, a reconnu le président américain Joe Biden, va compliquer les pourparlers en cours pour instaurer une trêve dans le territoire palestinien ravagé par près de cinq mois de guerre et menacé par la famine.

Le chef des Nations unies Antonio Guterres, « choqué », a plaidé pour « une enquête indépendante efficace » pour identifier les responsabilités.

Vendredi, le président français Emmanuel Macron a exprimé sa « plus ferme réprobation » et demandé « vérité » et « justice », tandis que les Etats-Unis ont exigé d’Israël « des réponses ».

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Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni en urgence jeudi à huis clos pour discuter de ces événements.

« Le bilan des morts à Gaza a dépassé les 30 000, en grande majorité des femmes et des enfants. Plus de 70 000 Palestiniens ont été blessés. Cette violence effroyable et ces souffrances doivent cesser. Cessez-le-feu ! », a lancé le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, sur le réseau social X.

« La famine se profile »

A travers la bande de Gaza, les civils sont pris au quotidien dans les combats et les bombardements, qui n’ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé des milliers de familles à fuir.

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« Nous n’avons pas mangé de pain depuis deux mois. Nos enfants sont affamés », a raconté à l’AFP Muhammad Yassin, un homme de 35 ans habitant à Zeitun, dans le nord, qui est sorti tôt le matin pour acheter de la farine et a trouvé « des milliers de gens qui attendaient depuis de longues heures pour avoir un ou deux kilos de farine ».

« C’est un crime et un désastre. Un monde tellement injuste », a-t-il ajouté.

Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), les besoins humanitaires sont « illimités ». « La famine se profile. Les hôpitaux se sont transformés en champs de bataille. Un million d’enfants font face à un traumatisme quotidien », a affirmé l’Unrwa.

Avec AFP

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