Le gouvernement israélien a annoncé vendredi 22 mars 2024 la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée, le jour de la visite du secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken en Israël, rapporte l’AFP.
Cette opération en Cisjordanie occupée est la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis les accords de paix d’Oslo en 1993 entre Israël et la Palestine, selon l’organisation israélienne anti-colonisation La Paix maintenant.
Il s’agit « d’une nouvelle mesure spectaculaire et importante pour la colonisation » juive en Cisjordanie, estime le communiqué du ministre des Finances Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite et de la colonisation en Cisjordanie.
« Il y a ceux en Israël et dans le monde qui cherchent à saper notre droit sur la région de Judée-Samarie et sur le pays en général, nous promouvons la colonisation par un travail acharné et de manière stratégique dans tout le pays», a déclaré Smotrich, utilisant le terme «Judée-Samarie» pour désigner la Cisjordanie.
La colonisation israélienne en Cisjordanie (y compris Jérusalem-Est, annexée) est illégale au regard du droit international, rappelle régulièrement l’Onu. L’organisation dénonce les entreprises de colonisation juive dans les territoires palestiniens occupés comme un des principaux obstacles à l’établissement d’une paix définitive entre Israël et les Palestiniens.
« Provocation »
Malgré l’opposition de la communauté internationale, Israël a construit au cours des dernières décennies des dizaines de colonies en Cisjordanie, abritant désormais plus de 490 000 colons israéliens.
Dans un communiqué, l’ONG La Paix Maintenant qualifie de « provocation » la date retenue pour cette annonce, concomitante avec la visite d’Anthony Blinken.
Ce dernier avait qualifié l’expansion des colonies israéliennes de « contre-productive pour parvenir à une paix durable » avec les Palestiniens.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu et Bezalel Smotrich « sont déterminés à se battre contre le monde entier et contre les intérêts du peuple israélien au profit des intérêts d’une poignée de colons », ajoute l’ONG La Paix Maintenant.
« Un crime de guerre »
L’établissement et l’expansion de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés relève « du crime de guerre » et « risque d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un Etat palestinien viable », avait mis en garde l’ONU, le 8 mars dernier.
L’établissement et l’expansion continue des colonies israéliennes « équivalent au transfert par Israël de sa propre population civile vers les territoires qu’il occupe » et « de tels transferts constituent un crime de guerre » dénonçait un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (ONU).
« De tels transferts constituent un crime de guerre pouvant engager la responsabilité pénale individuelle des personnes impliquées », soulignait le document qui court sur la période de novembre 2022 à fin octobre 2023.
« La violence des colons et les violations liées aux implantations ont atteint de nouveaux niveaux choquants et risquent d’éliminer toute possibilité pratique d’établir un Etat palestinien viable », alertait le rapport.
Synthèse S. A.
