Site icon Diasporadz

Israël interdit à l’ONU l’accès au point de passage de Rafah

La fermeture du point de passage de Rafah prive Gaza des aides humanitaires. Photo DR


L’ONU s’est vue interdire par Israël l’accès au point de passage de Rafah dans la bande de Gaza, a-t-elle indiqué ce mardi 7 mai, soulignant que l’aide ne pouvait plus entrer dans le territoire palestinien, y compris le diesel indispensable pour l’aide humanitaire.

«Nous n’avons actuellement aucune présence physique au point de passage de Rafah car le Cogat (organisme israélien chargé de coordonner la politique d’Israël dans les territoires palestiniens occupées, NDLR) nous a refusé l’accès à cette zone», qui est le principal point de passage de l’aide humanitaire, a déclaré Jens Laerke, le porte-parole du Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), lors d’un point de presse régulier à Genève.

«On nous a dit qu’il n’y aurait pas de passage de personnel ou de marchandises dans les deux sens pour le moment… Pour combien de temps ? Je n’en sais rien», a-t-il ajouté.

«Cela a un impact considérable», a-t-il souligné. Aucune aide ne peut plus entrer non plus par le point de passage de Kerem Shalom fermé depuis dimanche par l’armée israélienne après des tirs de roquette.

À LIRE AUSSI
Affaire Meurice : grève à Radio France à l’appel des syndicats

«Actuellement, les deux principales artères pour acheminer l’aide à Gaza sont bloquées. Ce matin est l’un des plus sombres de ce cauchemar qui dure depuis sept mois», a-t-il poursuivi. Si le carburant est bloqué, «ce serait une manière très efficace d’enterrer l’opération humanitaire», a jugé le porte-parole.

Quant au point de passage d’Erez, donnant accès au nord de la bande de Gaza et récemment rouvert par Israël, toute l’aide qui pourrait y passer doit être soumise au contrôle des autorités israéliennes à Kerem Shalom, a indiqué un porte-parole du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), James Elder, lors d’un point de presse. Kerem Shalom étant «fermé», rien ne peut être contrôlé, a-t-il dit.

À LIRE AUSSI
Bernie Sanders aux médias : « Il est temps de se concentrer sur la violence extrême à Gaza »

L’armée israélienne a déployé des chars ce mardi 7 mai dans Rafah et pris le contrôle de la partie palestinienne du point de passage avec l’Egypte, affirmant qu’elle mène une opération de «contreterrorisme» dans «des zones spécifiques» de l’est de Rafah.

L’ONU est d’autant plus préoccupée qu’il n’y a pas de réserves importantes d’aide dans Gaza : toute celle qui entrait jusqu’à présent a été immédiatement distribuée.

Selon M. Laerke, le carburant n’entre que par Rafah, la réserve «est pour l’ensemble» de l’opération humanitaire à Gaza et est «très, très courte, environ une journée (…) principalement de diesel, pour faire fonctionner les camions et les générateurs».

À LIRE AUSSI
Charniers découverts à Gaza : l’ONU et l’UE veulent une « enquête »

A ses côtés, une porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, a confirmé que le point de passage de Rafah est fermé depuis lundi sans exception : «Pas de personnel entrant ou sortant, pas d’évacuations, rien. Et je crois savoir qu’il en va de même aujourd’hui.»

Pour le porte-parole de l’Unicef, il est «difficile de voir comment les agences d’aide peuvent éviter la famine dans la bande de Gaza si cette porte est fermée pendant une longue période».

Quitter la version mobile