Le destin de la JS Kabylie semble aujourd’hui marqué par un cycle interminable d’espoirs déçus.
Après des années de vaches maigres et une disette de près de deux décennies, mis à part les éclairs d’espoir sous la présidence de Chérif Mellal – une finale de la Coupe de la CAF, une finale de la Coupe d’Algérie et une Coupe de la Ligue – les supporters de la JS Kabylie espéraient enfin un retour au sommet cette saison.
Un espoir renforcé par l‘arrivée de la société Mobilis en tant que principal propriétaire, apportant un soutien financier colossal, et par le recrutement d’un entraîneur connu et reconnu, Abdelhak Benchikha. Le tout dans le cadre flamboyant du nouveau stade, devant un public passionné, fidèle et fair-play, qui a répondu présent dès les premiers matchs.
Des lacunes inquiétantes, un collectif en doute
L’entame de la saison laissait pourtant augurer des jours meilleurs. Après une victoire convaincante contre le nouveau promu, l’Olympique Akbou, et un succès retentissant face au Paradou AC, tout semblait aligné pour un retour en force de la JSK.
Mais au fil des rencontres, l’équipe a montré des signes de fébrilité, s’inclinant face à des rivaux historiques comme le MC Alger, le CS Constantine, et plus récemment, une défaite amère contre le MCO à Oran (2-0). Cette série de contre-performances a ravivé les doutes parmi les supporters, tout en jetant une ombre sur l’ambition de reconquérir les trophées nationaux et continentaux.
L’arrivée de Benchikha, pourtant saluée à ses débuts, ne semble plus suffire à masquer les lacunes criantes de l’équipe. Les observateurs du football algérien sont unanimes : l’équipe souffre d’une défense fragile, notamment dans l’axe, et d’un milieu de terrain incapable de gagner les duels importants. Certaines recrues, pourtant obtenues à grands frais, peinent à justifier leur place dans un club aussi mythique que la JSK. Le manque de cohésion est flagrant, et malgré des individualités de qualité, le collectif n’arrive pas à se hisser au niveau espéré.
Benchikha confiant, des supporters à bout de patience
Face à la frustration des supporters, Abdelhak Benchikha continue de croire en son projet, déclarant même que son équipe a livré son meilleur match de la saison lors de la défaite contre le MCO. Mais les faits sont là : les Canaris accumulent les contre-performances, et le public kabyle, exigeant et passionné, réclame des résultats à la hauteur de la légende de leur club.
La saison est encore longue, certes, et Benchikha reste persuadé qu’il peut redresser la barre. Mais la question demeure : cette équipe a-t-elle réellement les moyens de retrouver les sommets ? Les espoirs sont là, mais les doutes s’installent, et seul le terrain pourra trancher. Le renouveau tant attendu sera-t-il pour cette saison, ou la JSK est-elle condamnée à un éternel recommencement ? Les prochains matchs nous le diront.
En attendant, les Canaris continuent de planer dans l’incertitude, avec un merveilleux public qui ne demande qu’une chose : voir son équipe renaître de ses cendres.
Hamid Banoune