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JSK-USB (0-0) : Un nul, des regrets plein les filets

JSK USB

Malgré la déception, des supporters créatifs et reconnaissants ont déployé un tifo vibrant en hommage aux légendes disparues qui ont bâti la gloire de la JSK. Photo Diasporads


A l’occasion de la rencontre face à l’USB au stade Hocine Aït Ahmed, samedi 12 avril, un vibrant hommage a été rendu à Djamel Menad, l’une des légendes de la JSK récemment disparue, en présence de ses deux frères.

Dans la foulée, la JSK a manqué une belle occasion de rester pleinement dans la course au titre. Un de ces rendez-vous qu’on ne peut se permettre de rater quand on vise le sommet.

Le nul vierge concédé face à une USB rugueuse et provocatrice laisse derrière lui un goût amer en cette 22e journée de championnat – un sentiment de frustration que ni les statistiques, ni les circonstances atténuantes ne peuvent justifier.

Les Canaris avaient pourtant entamé la rencontre avec sérieux et ambition. Une dynamique positive, deux victoires consécutives dans la poche, un public venu en nombre et un adversaire a priori à portée : tous les ingrédients semblaient réunis pour poursuivre la marche vers les sommets. Mais c’est bien là que le bât blesse. Car au-delà du score, c’est dans l’attitude, dans les choix, dans les détails que cette JSK a perdu gros.

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L’anti-jeu en guise de stratégie, la JSK piégée

L’expulsion logique de Talah en fin de première période aurait dû ouvrir une brèche. Mais l’équipe, au lieu d’accélérer et d’assommer son adversaire, s’est installée dans un faux rythme. Pis, l’exclusion de Bendaoud peu après la reprise a rétabli l’équilibre numérique, tout en cassant net la dynamique kabyle. Un carton rouge aussi évitable que révélateur d’un manque de concentration récurrent cette saison.

À cela s’ajoute une absence de lucidité flagrante dans les trente derniers mètres. Les offensives se sont succédé, souvent brouillonnes, rarement tranchantes. Ignatjev, Lahmeri ou encore Berkane ont tenté, et même les changements opérés par Zinnbauer – avec l’entrée du virevoltant Akhrib et de Nezla – n’ont pas suffi à faire basculer le match. En face, Melala n’a jamais vraiment été inquiété. Le portier biskri s’est surtout illustré par ses provocations, bien plus que par ses arrêts. À l’image de toute son équipe, il a érigé l’anti-jeu en plan de match, multipliant les simulations, gagnant du temps à outrance, campé dans un schéma défensif extrême.

Maître dans l’art de jouer sur les nerfs adverses, il a étiré le tempo jusqu’à faire disjoncter les locaux, remportant haut la main la bataille psychologique. La JSK, au lieu de garder la tête froide, est tombée dans le piège de la nervosité. Et au final, ce sont les Zibaniens, pourtant lanterne rouge, qui ont réussi leur coup en repartant avec un point précieux. Un point qui pourrait bien leur servir d’électrochoc dans leur lutte pour le maintien.

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Le podium en ligne de mire, mais à quel prix ?

Ce match nul n’est pas une catastrophe en soi. Mais il symbolise tout ce que cette JSK doit impérativement corriger si elle veut encore croire au podium, voire au titre – un objectif qui prend des allures de montagnes russes. Apprendre à tuer les matchs, à garder la tête froide quand l’émotion déborde, à imposer son tempo plutôt que de subir celui de l’adversaire, et surtout, savoir faire sauter le verrou des équipes à vocation défensive à outrance : voilà les clés d’un retour crédible dans la course.

Car aujourd’hui, le destin n’est plus entre les mains des Canaris. Il faudra enchaîner les victoires, sans marge d’erreur, tout en guettant les faux pas du CRB, de l’USMA et du MCA. Le chemin est étroit, semé d’embûches, mais encore praticable. À condition de comprendre une vérité élémentaire : le talent seul ne suffit plus. Chaque relâchement se paie comptant. Et un champion, un vrai, ne laisse jamais filer ce genre de soirée.

Hamid Banoune

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