La générale de la pièce de théâtre « Spam » a été présentée, mardi 13 février à Alger, devant un public nombreux. Il s’agit d’une comédie noire qui alerte sur les dangers de la technologie, lorsqu’elle sert des intérêts malveillants et inhumains.
Produit par le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), où il a également été présenté, le spectacle a été mis en scène par Idris Benchernine sur un texte de Djallaleddine Guergoua, que le metteur en scène à revu et réécrit dans une conception fantastico-burlesque pour mieux pénétrer le monde puéril et offrir à la trame un support léger qui puisse permettre de saisir la pertinence du message qui a rappelé que tout progrès technologique devrait être au service et à l’avantage de l’être humain uniquement.
D’une durée de 60 mn, la pièce de théâtre « Spam » raconte l’histoire d’un groupe d’animaux de différentes espèces vivant en autarcie sous le regard bienveillant d’un coq, dans une ferme agricole où la priorité de chacun, était le bien-être de tous, une harmonie qui allait être ébranlée par l’utilisation abusive et démesurée des réseaux sociaux dans lesquels sévissaient deux loups aux intentions malsaines, via des applications malveillantes.
Les deux prédateurs avaient alors mis au point une application qui cachait un stratagème qui allait épuiser les pauvres animaux pour les transformer en des proies faciles.
L’intervention de la chouette qui a prêté main forte au coq, en viendra à bout des deux méchants loups et fera triompher à nouveau l’harmonie et le bien-être dans la ferme.
Rendu dans des atmosphères burlesques et satiriques, le spectacle a également usé des courants symbolique et réaliste pour livrer ses enseignements et ses mises en garde contre les dangers de l’addiction aux réseaux sociaux, un abus qui met à nu les méfaits de la technologie lorsqu’elle est mal utilisée.
Servi par une pléiade d’artistes, les prestataires de ce spectacle, dans leurs personnages fantastiques aux accoutrements d’animaux, ont réussi à bien porter la densité du texte, occupant tous les espaces de la scène dans des échanges soutenus, au plaisir des nombreux spectateurs présents.
La scénographie, œuvre de Mourad Bouchehir qui était faite d’un beau décor inspirant la forêt sur une scène partagée en largeur en deux parties, celle du fond étant délimitée avec un écran transparent représentant l’enfermement sur soi, causé par l’addiction aux réseaux sociaux, a bien servi la trame et donné plus d’appui à la sémantique du spectacle conçu sans repère temporel.
De même pour la bande son et la musique, conçues par Abdelhakim El Madani, qui a mis à profit son génie créatif pour illustrer par des sonorités et des corpus musicaux judicieusement écrits et choisis, les différentes situations du spectacle.
Tenu en haleine durant le déroulement de la pièce, le jeune public a savouré tous les instants du spectacle dans l’allégresse et la volupté, applaudissant longtemps les artistes à l’issue de la prestation.
Une première cependant agréablement accueillie, dans la préparation de ce spectacle qui se démarque par la délicatesse de s’adresser aux enfants, la présence dans le staff artistique de la fonction d' »analyse critique et documentation », assurée par Badis Fareh qui a revu encore le texte une dernière fois avec un regard académique, après sa réécriture.