L’armée israélienne a reconnu vendredi 5 avril avoir tué Efrat Katz, un otage israélien en ouvrant le feu à partir de l’un de ses hélicoptères, à Gaza le 7 octobre.
L’otage israélien Efrat Katz a probablement été tué lorsqu’un hélicoptère de l’armée de l’air israélienne avait « ouvert le feu sur une voiture dans laquelle se trouvaient plusieurs terroristes », a rapporté le journal israélien Times of Israel, citant un communiqué militaire.
« Selon l’enquête, au milieu des combats qui ont eu lieu dans le sud d’Israël le 7 octobre, un hélicoptère de l’armée de l’air israélienne a ouvert le feu sur une voiture dans laquelle se trouvaient plusieurs terroristes », précise la même source.
« Il a été révélé plus tard, à l’aide de témoins oculaires et d’images de caméras de surveillance, que le véhicule transportait également des otages israéliens », a indiqué le journal, ajoutant : « À la suite de la fusillade, la plupart des terroristes à bord du véhicule ont été tués, et apparemment feu Efrat Katz aussi ».
Les conclusions ont été partagées avec la famille de Katz vendredi 5 avril, selon le communiqué.
L’armée a déclaré que l’enquête avait révélé que ses systèmes de surveillance ne pouvaient pas « distinguer les otages israéliens des terroristes du Hamas » dans des véhicules en mouvement, et que par conséquent, la fusillade était définie comme « une fusillade sur un véhicule avec des terroristes ».
Les « erreurs d’identification » se multiplient
Le lundi 1er avril, 7 étrangers travailleurs humanitaires de l’organisation World Central Kitchen (WCK) ont été tués dans une frappe aérienne israélienne contre leur véhicule dans la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza, avaient rapporté plusieurs sources.
Selon les enquêteurs israéliens, l’attaque contre le convoi humanitaire de véhicules du WCK avait été ordonnée parce que les officiers soupçonnaient la présence de terroristes armés du Hamas, en dépit d’une faible probabilité de leur présence. Selon l’enquête, les officiers ont manqué de reconnaître que les véhicules appartenaient au WCK au moment où l’attaque a été ordonnée.
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L’armée israélienne a indiqué que l’incident « aurait pu être évité mais que ceux qui ont approuvé l’attaque étaient convaincus qu’ils visaient des terroristes armés du Hamas et non des membres du WCK. »
L’armée israélienne tue trois otages israéliens brandissant un drapeau blanc
Le 15 décembre dernier, trois otages israéliens ayant réussi à échapper à leurs ravisseurs du Hamas à Gaza ont été abattus par des soldats israéliens.
Le soldat a immédiatement ouvert le feu et crié « terroristes » aux autres soldats, alors que les trois otages israéliens étaient torse nu et brandissaient un drapeau blanc. Il a tué deux des hommes, tandis que le troisième, touché et blessé, s’est enfui dans le bâtiment d’où il s’était enfui. Blessé, ce dernier continuait à appeler « Au secours » en hébreu. Mais lorsqu’il est sorti du bâtiment où il s’était réfugié, un autre soldat a ouvert le feu sur lui, le tuant.
L’armée israélienne, qui admet que les soldats ont ouvert le feu en violation des protocoles, a déclaré « comprendre ce qui a poussé les soldats à agir de la sorte ».
Israël mène une offensive militaire meurtrière sur la bande de Gaza depuis l’attaque transfrontalière du 7 octobre menée par le groupe palestinien Hamas qui a tué quelque 1 200 personnes.
Depuis, plus de 33 000 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont été tués et 75 300 autres blessés, conduisant Tel Aviv à comparaitre devant la Cour internationale de Justice pour « génocide ».
Israël a imposé, sur la bande de Gaza, un blocus paralysant, laissant sa population, en particulier les habitants du nord de Gaza, en proie à la famine.
L’offensive israélienne a poussé 85% de la population de Gaza à l’exode. La population est victime de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de médicaments, tandis que 60% des infrastructures de l’enclave ont été endommagées ou détruites, selon l’ONU.
Saïd Aklid