C’est une nouvelle page de l’histoire de Mediapart qui sera écrite avec l’annonce du départ du journaliste Edwy Plenel de la présidence du journal en ligne.
Edwy Plenel quittera la présidence du journal en ligne Mediapart le 14 mars prochain, a annoncé le journaliste hier 12 février.
« L’équipe de Mediapart a entre 25 et 45 ans, j’en ai 71, il est normal que ça vive indépendamment de nous », a déclaré au micro de France Inter, Edwy Plenel, co-fondateur et directeur de la publication depuis 2008..
« Je continuerai à être présent par ma plume, mais je ne serai plus le responsable juridique, le patron de l’entreprise », a-t-il ajouté, sans pour autant dévoiler le nom de son successeur.
Le média, qu’il a fondé en 2008 avec François Bonnet, Laurent Mauduit et Marie-Hélène Smiéjan, compte 135 salariés et 220 000 abonnés. Il s’est protégé en 2019 de toute « prédation » de son capital, en mettant en place une structure juridique innovante.
Au fil des ans, l’ancien directeur de la rédaction du Monde (1995-2004) aura accumulé de nombreuses révélations à mettre à son actif et celui de son équipe de journalistes. Comme celle visant Jérôme Cahuzac fin 2012, concernant l’ex-ministre socialiste du Budget déchu après avoir menti sur son compte bancaire secret détenu à l’étranger.
Sous sa direction, le journal en ligne a également sorti de nombreuses informations concernant les violences policières ou le mouvement #MeToo, dont des témoignages sur Gérard Depardieu ou plus récemment sur le psychanaliste Gérard Miller.
Dans les années 1980, alors qu’il officiait encore au journal Le Monde, plusieurs affaires impliquant la présidence française et sur lesquelles Edwy Plenel enquêtait avaient suscité l’ire du président François Mitterrand. Comme celle de l’attentat des services secrets français sur le Rainbow Warrior, navire de Greenpeace qui faisait campagne contre les essais nucléaires français en Polynésie.