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Le pianiste François Kerdoncuff n’est plus

Le pianiste François Kerdoncuff a été inhumé le 18 septembre à Brest. Photo DR

Le pianiste François Kerdoncuff a été inhumé le 18 septembre à Brest. Photo DR

Le pianiste François Kerdoncuff s’est éteint le 12 septembre à l’âge de 70 ans des suites d’une longue maladie, il fut inhumé le 18 septembre à Brest, que sa belle âme repose en paix, sa disparition marque la fin d’une belle époque.

Par Brahim Saci

François Kerdoncuff est d’origine bretonne, du Finistère, il se distingue très jeune et se révèle comme l’un des plus grands pianistes occidentaux, par son approche subtile et sa maîtrise rare du piano.

De Johann Sebastian Bach, Wolfgang Amadeus Mozart, Ludwig van Beethoven, Pyotr Ilyich Tchaikovsky, Franz Schubert, Frédéric Chopin, Richard Wagner, Giuseppe Verdi, Joseph Haydn, Johannes Brahms, George Frideric Handel, Claude Debussy, Antonio Vivaldi, Franz Liszt, Hector Berlioz, Felix Mendelssohn, Maurice Ravel, Robert Schumann, Gustav Mahler, Igor Stravinsky, Henri Purcell, Gioachino Rossini, Antoni Dvorak, Sergueï Rachmaninov, Richard Wagner, Dmitri Chostakovitch, Sergei Prokofiev, Camille Saint-Saëns, Béla Bartók, Erik Satie, Guy Ropartz…,le piano, cet instrument noble traverse les siècles sans jamais prendre une ride.

François Kerdoncuff fut l’élève de Nadia Tagrine à la Schola Cantorum et de Vlado Perlemuter au Conservatoire Supérieur de Musique de Paris (CNSM, Paris) où il obtient son premier prix de piano en 1969.

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François Kerdponcuff était un pianiste virtuose, il ne faisait qu’un avec son piano, il incarnait le savoir et la passion musicale, son répertoire était riche et varié, interprétant, Johann Sébastian Bach, Ludwig van Beethoven, Maurice Ravel mais aussi Guy Ropartz, magistralement, avec une maîtrise technique forçant l’admiration dans un jaillissement d’émotions laissant l’oreille et le cœur dans l’émerveillement.

François Kerdponcuff s’est produit dans de nombreux festivals en France (festivals de La Roque d’Anthéron, Saint-Denis, Menton, Aix-en-Provence, Nohant, l’Orangerie de Bagatelle, Abbaye de la Prée, Vézère, Fénétrange…)

En musique de chambre, il a joué avec les plus grands, les quatuors Benaïm, Sine Nomine, Arpeggione, Manfred ; les violonistes Jean-Marc Phillips, Nicolas Dautricourt, Jan Orawiec, Alexis Galpérine ; les violoncellistes Raphaël Pidoux, Henri Demarquette, Lluis Claret, Yvan Chiffoleau, Raphaël Chrétien ; les chanteurs Mireille Delunsch, Marc Mauillon, Agnès Mellon, Sylvie Sullé, Vincent Le Texier, Brigitte Balleys ; les comédiens Lambert Wilson, Robin Renucci.

Il fut également pendant quelques années directeur artistique du Festival des Musicales de Blanchardeau à Lanvollon dans les Côtes d’Armor, il laisse une quinzaine d’enregistrements, CD, sous le label Timpani.

Parallèlement, il a enseigné le piano au Conservatoire Municipal Georges Bizet du 20e arrondissement de Paris et au Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris (CRR).

François Kerdoncufffut directeur du Conservatoire Municipal Camille Saint-Saëns du 8e arrondissement de Paris de 2005 à 2017 où il a enseigné également le piano, et c’est précisément là où j’ai eu la chance de le rencontrer en 2005, c’est mon ami Michel Capelier, musicien, compositeur, chef d’orchestre, professeur d’écriture musicale, paix à son âme, qui a dirigé le Conservatoire Municipal du 8e pendant 20 ans, de 1985 à 2005, qui me l’a présenté.

Michel Capelier et François Kerdoncuff ont assisté tous les deux au récital que j’ai donné dans ce conservatoire, entouré par 7 musiciens, le 07 juin 2006 à 20h, pendant plus de 2 heures, un concert unique célébrant l’ouverture culturelle de Paris sur la musique berbère d’expression kabyle, rendu possible grâce à Michel Capelier directeur et à l’association des parents d’élèves. Une date mémorable gravée à jamais dans mon esprit, je les revois encore assis côte à côte au premier rang, me regardant avec une attention toute particulière pendant mon concert.

Au-delà du rapport professionnel, une amitié était née entre François Kerdoncuff et moi, des années de partage d’amitié, je n’oublierai jamais son ouverture culturelle, sa gentillesse, son écoute et ses encouragements dans ma création musicale.

Le 16 décembre 2015, je fus invité à chanter une chanson en kabyle au bœuf de Noël du conservatoire, François Kerdoncuff, alors directeur, m’a présenté en me rendant un bel hommage ; ses mots chaleureux, dignes du gentleman et du savant de l’art musical qu’il était résonnent encore dans ma tête et sont à jamais gravés dans mon âme et mon cœur.

François Kerdoncuff incarnait à la fois, le savoir, le génie musical, l’humilité, les valeurs, l’esprit et le cœur.

B. Saci

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