jeudi, 21 novembre 2024
DiasporadzEntretienLe poète Rezki Rekaï (Reski) : « Celui qui nie son passé, c’est celui qui se trompe d’avenir »

Le poète Rezki Rekaï (Reski) : « Celui qui nie son passé, c’est celui qui se trompe d’avenir »

Le poète et écrivain Rezki Rekaï dit Reski revient avec une nouvelle publication chez thebookedition, « Des mots en quête de sens » qui tranche dans l’air ambiant, comme un nouveau souffle, celui de l’interrogation, du questionnement, pour bousculer les mots afin d’écarter les voiles pour libérer le sens.

De l’élan poétique à la dimension philosophique, le livre du poète Arezki Rekaï, dit Reski, est une bouffée d’air dans cette époque écorchée en quête de sens. Après le café littéraire de l’Impondérable de l’écrivain Youcef Zirem, où il s’est longuement exprimé, il a gentiment accepté de répondre à nos questions.

Entretien réalisé par Brahim Saci

Diasporadz : Vous étiez l’invité de l’écrivain Youcef Zirem dans son café littéraire de l’Impondérable, ce fut une belle rencontre, je tenais déjà à vous remercier, les échanges avec Youcef était de haute volée, malgré les sujets philosophiques abordés, vous avez toujours gardé le sourire, restant concentré et imperturbable, comment faites-vous ?

Rezki Rekaï dit Reski : Tout à fait, ce fut une belle rencontre. D’ailleurs, si vous permettez, je profite de cette tribune pour remercier Monsieur Youssef Zirem, il a bien su animer et mener cette rencontre riche en échanges vers son succès et ce grâce à ses talents de journaliste et d’écrivain qui s’ajoutent à ses qualités humaines. Je n’oublie pas l’assistance qui m’avait honoré par sa belle présence, elle a été attentive et très intéressée, les questions ont été d’une grande qualité.

Donc, je dirai que tous les bons ingrédients ont été réunis pour permette à ce riche débat de se dérouler dans une certaine sérénité et ce malgré la complexité des sujets abordés.

Au mot « confrontation » je préfère celui « d’échange » d’idées, aucune idée n’est complète et surtout n’est définitive. Quand on met un peu de cœur, les rencontres finissent souvent bien.

Diasporadz : Vous venez de publier un nouveau livre chez thebookedition, « Des mots en quête de sens », un titre évocateur à l’élan philosophique certain mais aussi spirituel, comment s’est posé le choix de ce titre ?

Rezki Rekaï dit Reski : Les mots ne sont pas neutres, il y a ceux qui blessent et d’autres qui enchantent. Parfois on parle pour rien dire et d’autres fois en quelques mots on peut tout dire. Donc les mots ont un sens mais la question qui se pose : est-ce qu’on attribue à un mot tout son sens, et est-ce que ce sens est le même pour tous ?

Ce titre s’est imposé de lui-même, il répond bien à ce questionnement. J’avais publié un recueil qui a pour titre : Un mot une beauté un sens, ce nouveau recueil reste dans cet esprit.

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Diasporadz : Vous avez beaucoup vécu en Belgique mais c’est plus Paris qui vous attire, on dit que Paris est la ville des poètes, qu’en pensez-vous ?

Rezki Rekaï dit Reski : J’ai vécu quelques années en Belgique, un beau pays, son peuple est sympathique avec beaucoup d’humour et une certaine autodérision. Si vous me permettez cette expression, je dirai un peuple facile à vivre.

Ma réponse à votre question est dans ce petit texte que j’avais écrit sur Paris :

La ville des arts et des cultures

Des sciences et des Lettres

De la mode et de la création

De la beauté et de l’élégance

Des langues et des accents

À Paris, le monde vit.

En effet, à Paris, on rencontre des artistes et des auteurs de tous bords, et en particulier ceux qui manient avec beauté et délicatesse le verbe.

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Diasporadz : Les années passent mais la passion pour la poésie semble s’agrandir, est-elle vraiment devenue un second souffle pour vous ?

Rezki Rekaï dit Reski : J’aime les mots qui chantent, et cela est le propre même de la poésie.

J’aime la liberté, par la poésie cette liberté est totale.

J’aime les beaux rêves, grâce à la poésie ces rêves n’ont pas de limites.

J’aime les voyages, dans la poésie toutes les frontières sont abolies.

J’ai des doutes, par la poésie je me rassure.

J’ai des peurs et des craintes, la poésie les apaise.

La poésie est comme « une parenthèse enchantée » dans un quotidien parfois pressant et oppressant. 

Diasporadz : Dans un monde qui va trop vite, qui semble nous faire croire qu’on ne peut vivre qu’en courant, en écartant la pensée, la poésie a-t-elle encore sa place ?

Rezki Rekaï dit Reski : Ce monde moderne qui court de plus en plus vite a effectivement perdu un peu de son humanité. Néanmoins, La vie demeure ce long quotidien en quête permanente de sens, des moments de réflexion sont nécessaires. L’humain a besoin de ces moments de répit pour mieux apprécier et savourer ce qu’il a et ce qu’il est. Oui, je pense qu’on aura toujours besoin de la poésie pour sublimer le présent et enchanter l’avenir.

Diasporadz : La Kabylie vous manque, pourquoi est-ce important de retourner vers la source ?

Rezki Rekaï dit Reski : Celui qui nie son passé, c’est celui qui se trompe d’avenir.

Et j’ajouterai ceci : la vie est un passé qui engendre un présent, un présent qui vit pour construire un avenir.

On est des citoyens du monde, mais on vient tous de quelque part.

Par la mondialisation, on a cru bannir les identités et les régions, mais aujourd’hui, on assiste à un effet inverse, celles-ci s’affirment de plus en plus. Voir l’état actuel du monde, ces défiances, ces conflits et cette haine, le monde a besoin plus d’humanité que de choses, je veux dire que la matière n’est pas et ne doit pas être plus importante que l’humain.

Oui La Kabylie, la Belle par ses paysages, ses traditions et ses valeurs humanistes comme le respect, la tolérance, le partage, l’entraide…peuvent inspirer le monde pour qu’il ne s’égare pas dans son inhumanité.

Diasporadz : Quel regard portez-vous sur la création artistique en Algérie ?

Rezki Rekaï dit Reski : Un grand pays qui regorge de beaucoup de talents, il suffit juste que l’environnement soit plus propice à leur épanouissement. Pour cela, il ne faut pas voiler ce beau soleil ni empêcher cette rosée sur ces bourgeons pour qu’ils se développent en fleurs afin qu’ils puissent sublimer nos quotidiens.

Restons optimistes, il y a beaucoup de belles initiatives à encourager et peut être à généraliser, je pense en particulier aux différents festivals et salons qui se tiennent à travers toute la région de la Kabylie, comme celui de la poterie, du théâtre amateur, du livre, du bijou, Racont’Arts…

Diasporadz : La poésie peut-elle aider à l’émancipation d’une société ?

Rezki Rekaï dit Reski : L’émancipation d’une société exige beaucoup d’efforts et parfois un dépassement de soi. Elle ne peut être qu’une œuvre collective qui en appelle à la contribution de multiples domaines tels : l’éducation, la culture et l’art, l’économie… Avec la réunion de toutes les bonnes volontés, tous les espoirs deviennent alors possibles et par conséquent réalisables.

En effet, La poésie peut apporter cette belle douceur qui apaise les âmes.

Diasporadz : Avez-vous des projets en cours ou à venir ?

Rezki Rekaï dit Reski : Oui j’espère publier dans un avenir proche, un nouveau recueil qui sera dans le même esprit que les précédents.

Diasporadz : Un dernier mot peut-être ?

Rezki Rekaï dit Reski : Je vous remercie Brahim de m’avoir offert cette tribune pour m’exprimer sur ces sujets qui nous tiennent à cœur.

Bonne continuation et beaucoup de succès à votre journal.

Entretien réalisé par Brahim Saci

Livres publiés :

La rose des ténèbres, une nouvelle, thebookedition.

Éviter au monde un lendemain qui déchante, un essai, thebookedition.

Des mots Une beauté Un sens, poésies, thebookedition

Des mots en quête de sens, thebookedition

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