- Le président iranien Ebrahim Raïssi est mort dans le crash de son hélicoptère dimanche 19 mai.
- La perspective de découvrir vivants le président iranien et les huit autres passagers avait progressivement diminué durant la nuit.
Les médias iraniens ont annoncé ce lundi matin 20 mai la mort du président iranien Ebrahim Raïssi et du ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian dans le crash la veille de leur hélicoptère dans le nord-ouest de l’Iran.
L’information de la mort du président iranien Ebrahim Raïssi a été donnée par les principales agences de presse et journaux, dans l’attente d’une déclaration des autorités après la découverte de l’épave de l’hélicoptère victime du crash à l’aube. La télévision diffuse lundi matin des chants religieux en montrant des photos du président.
« Le grand esprit du président populaire et révolutionnaire d’Iran a rejoint le royaume suprême », a indiqué l’agence officielle Irna, en saluant « le martyre » des victimes.
Elle a précisé que le gouvernement publierait « une déclaration » en milieu de matinée.
Inquiétude internationale
La perspective de découvrir vivants le président de 63 ans, élu en 2021, et les huit autres passagers, avait progressivement diminué durant la nuit.
Parmi eux figuraient le gouverneur de la province d’Azerbaïdjan oriental, le principal imam de la région, ainsi que le chef de la sécurité du président et trois membres d’équipage.
L’hélicoptère a disparu dimanche en début d’après-midi alors qu’il survolait une région escarpée et boisée dans des conditions météorologiques difficiles avec de la pluie et un épais brouillard.
L’épave a été découverte à l’aube et les secours ont rapidement indiqué qu’il n’y avait « aucun signe montrant que les passagers de l’hélicoptère » étaient en vie, selon la télévision d’Etat.
L’avancée des recherches a été suivie avec attention à l’international, notamment aux Etats-Unis, en Russie, en Chine et dans les pays voisins.
« Nous suivons de près les informations », a indiqué dimanche un porte-parole de la diplomatie à Washington, tandis que Pékin s’est dit « très inquiet » après la disparition de l’hélicoptère.
M. Raïssi, qui avait le titre d’ayatollah, présidait la République islamique depuis près de trois ans.
Considéré comme un ultraconservateur, il avait été élu le 18 juin 2021 dès le premier tour d’un scrutin marqué par une abstention record pour une présidentielle et l’absence de concurrents de poids.
Toujours coiffé de son turban noir et vêtu d’un long manteau de religieux, il avait succédé au modéré Hassan Rohani, qui l’avait battu à la présidentielle de 2017.
Il était soutenu par la principale autorité de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, qui a appelé dimanche soir les Iraniens à « prier » et « espérer que Dieu ramènera le président et ses compagnons dans les bras de la Nation ».
Aide étrangère
A la demande de Téhéran, Moscou avait annoncé envoyer en Iran une cinquantaine de spécialistes des opérations de sauvetage, des véhicules tout-terrain ainsi qu’un hélicoptère. Le président Vladimir Poutine s’est entretenu avec l’ambassadeur d’Iran en Russie, selon l’agence de presse officielle Tass.
Plusieurs pays du Golfe (Arabie saoudite, Qatar, Emirats arabes unis et Koweït) ont apporté leur soutien à Téhéran et offert de l’aider dans les recherches, au même titre que la Syrie et l’Irak.
La Turquie a déployé 32 secouristes et un drone de vision nocturne qui a été opérationnel durant la nuit, tandis que l’Union européenne a annoncé avoir activé, à la demande de l’Iran, « le service de cartographie de réponse rapide Copernicus EMS » pour épauler Téhéran dans les recherches.
Le président Raïssi se trouvait à bord de l’appareil en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, du gouverneur de la province et du principal imam de la région, selon l’agence Irna.
L’appareil, un Bell 212, faisait partie d’un convoi de trois hélicoptères transportant la délégation présidentielle, dont deux ont atterri sans encombre à Tabriz, la grande ville du nord-ouest, d’où M. Raïssi devait rejoindre Téhéran.
Le ministre de l’Intérieur Ahmed Vahidi a évoqué la possibilité d’un « atterrissage brutal » de l’appareil présidentiel, sans donner de détails.
La télévision d’Etat a diffusé des images de fidèles en train de prier pour la santé du président dans plusieurs mosquées, dont celle de la ville sainte de Mashhad (nord-est), cité natale de M. Raïssi.