Dans cette lettre ouverte, des personnalités israéliennes, dont l’ancien diplomate Elie Barnavi, appellent à la reconnaissance de l’Etat de Palestine, «une question de principe et de justice historique».
La lettre ouverte des personnalités israéliennes « Reconnaître, maintenant, l’Etat de Palestine » avait été publié précédemment dans le journal Libération le 9 mai dernier. Document.
Par Un collectif d’anciens diplomates, universitaires et personnalités politiques israéliennes
Dans le sillage du massacre brutal perpétré par le Hamas le 7 octobre et de la destruction par Israël de vies et d’infrastructures dans la bande de Gaza, nous, Israéliens attachés à l’avenir démocratique des deux peuples, sommes convaincus que la communauté internationale doit prendre des mesures claires afin de parvenir à la solution à deux Etats. La reconnaissance de l’Etat de Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies constituerait un pas important dans cette voie.
La reconnaissance d’un Etat palestinien est une question de principe et de justice historique. C’est aussi une manière de donner une chance à un retour au calme dans cette région déchirée par la guerre. Un effort diplomatique aussi significatif permettrait de lever l’ambiguïté qui a entaché l’ensemble du «processus de paix» depuis ses débuts, remettrait la diplomatie sur les rails et forcerait les parties au conflit, ainsi que les principaux acteurs internationaux, à assumer leurs responsabilités.
A cet égard, nous nous félicitons des informations selon lesquelles l’Espagne, l’Irlande, Malte et la Slovénie ont l’intention d’annoncer prochainement leur reconnaissance de l’État de Palestine et de soutenir son admission comme membre à part entière des Nations unies.
Nous appelons les autres Etats membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni, et d’autres Etats à faire de même et à franchir cette étape importante vers la solution à deux Etats. Cette guerre ne doit pas devenir un énième chapitre dans la longue histoire de violence entre Israéliens et Palestiniens. Il n’y a pas de meilleur moyen de restaurer la confiance dans la diplomatie que de reconnaître, maintenant, l’Etat de Palestine.
Signataires
- Elie Barnavi (Ancien ambassadeur d’Israël en France) ;
- Ilan Baruch (Ancien ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud, en Namibie, au Botswana et au Zimbabwe) ;
- Michael Ben-Yair (Ancien procureur général d’Israël et ancien juge à la Cour suprême) ;
- Avraham Burg (Ancien président de la Knesset et ex-président de l’Agence juive) ;
- Naomi Chazan (Professeure et ancienne vice-présidente de la Knesset) ;
- Itzhak Galnoor (Professeur et ancien président de la Commission israélienne du service public) ;
- Zehava Galon (Ancienne membre de la Knesset et ex-présidente du parti Meretz) ;
- Oded Goldreich (Professeur et lauréat du prix Israël, 2021) ;
- Moty Heiblum (Professeur et lauréat du prix Emet en sciences exactes, 2013) ;
- Eva Illouz (Professeure et ancienne présidente de l’Ecole des beaux-arts Bezalel) ;
- Miki Kratsman (Professeure et lauréat du prix Emet en photographie, 2011) ;
- Alex Levac (Lauréat du prix Israël, 2005) ;
- Alon Liel (Ancien directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères et ancien ambassadeur d’Israël en Afrique du Sud et en Turquie) ;
- Kobi Metzer (Professeur et ancien président de l’université ouverte d’Israël) ;
- Yoram Peri (Professeur et ancien conseiller politique de Yitzhak Rabin) ;
- Mossi Raz (Ancien membre de la Knesset) ;
- Sarah Stroumsa (Professeure et ancienne rectrice de l’université hébraïque de Jérusalem).