Le procureur général près la Cour de cassation a classé sans suite la plainte de Karim Benzema contre le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui l’accusait d’être en lien avec les Frères musulmans.
La plainte en diffamation du footballeur Karim Benzema contre le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui l’accusait d’être en lien avec l’organisation islamiste des Frères musulmans, a été classée jeudi 15 février sans suite par la justice française.
« La plainte de M. Benzema » contre Gérald Darmanin, reçue le 16 janvier, « est relative à des propos qui ne lui imputent aucun fait qui soit de nature à porter atteinte à son honneur ou à sa considération », peut-on lire jeudi 15 février dans un communiqué du procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz.
La décision prise par la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR) « n’est susceptible d’aucun recours », précise-t-il.
Il faut noter que la Cour de justice de la République (CJR) est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions. Le procureur général près la Cour de cassation y représente le ministère public.
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Le Ballon d’or 2022 avait été pris pour cible par Gérald Darmanin après avoir publié mi-octobre sur X (ex-Twitter) un message de soutien aux habitants de Gaza victimes, selon lui, de « bombardements injustes » menés par Israël en représailles à l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre.
Le ministre de l’Intérieur avait avancé que cette prise de position s’expliquerait par les liens de Karim Benzema avec les Frères musulmans, une organisation islamiste née en Egypte, où elle est considérée comme « terroriste ».
« Karim Benzema est en lien, on le sait tous, notoire, avec les Frères musulmans, nous nous attaquons à une hydre que sont les Frères musulmans parce qu’ils donnent un jihadisme d’atmosphère », avait-il affirmé le 16 octobre, déclenchant une tempête sur les réseaux sociaux.
Des accusations « mensongères » et « attentatoires »
Dans sa plainte, l’ancien international (97 sélections) faisait valoir que ces accusations étaient « inexactes », « plus vraisemblablement mensongères, mais en tous cas faites à dessein » et étaient « attentatoires » à son honneur et sa considération.
Le joueur de 36 ans, qui évolue aujourd’hui dans le club saoudien Al-Ittihad et affiche sa foi musulmane, y réaffirme « n’avoir jamais eu le moindre lien avec l’organisation des Frères musulmans, ni à (sa) connaissance avec quelqu’un qui s’en réclamerait ».
Pour étayer ses propos, le ministre de l’Intérieur s’appuyait, selon les déclarations de son entourage auprès de l’AFP en octobre, sur « une lente dérive des prises de position de Karim Benzema vers un islam dur, rigoriste, caractéristique de l’idéologie « frériste » », avec notamment « un prosélytisme sur les réseaux sociaux autour du culte musulman, comme le jeûne, la prière, le pèlerinage à La Mecque ».
L’entourage rappelait également son refus de chanter l’hymne national avant les rencontres de l’équipe de France.
Le 25 octobre, Gérald Darmanin avait maintenu ses propos en estimant que « ça cache quelque chose » quand un footballeur poste une opinion politique « de façon sélective ».
M. Darmanin affirmait qu’il retirerait ses propos si Benzema « tweetait » pour « pleurer également » l’assassinat d’un professeur de français d’Arras (nord de la France), Dominique Bernard, par un jeune islamiste radicalisé.
Karim Benzema est considéré comme l’un des meilleurs attaquants de sa génération mais a eu une histoire mouvementée avec l’équipe nationale.