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L’islamophobie en Europe en chiffres (rapport du CCIE)

France : hausse de 32% des crimes et délits « à caractère raciste » en 2023

Les actes islamophobes eux ont augmenté de 57% en 2023. Photo DR

Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) vient de tirer la sonnette d’alarme dans son « Rapport annuel sur l’islamophobie en Europe, année 2023 » publié le mois de février.

Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) «recueille chaque année plusieurs centaines de plaintes, témoignages, appels à l’aide et demandes de renseignement émanant de victimes d’islamophobie», rappelle le rapport.

Pour l’année 2023, le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a recueilli « 828 signalements de faits islamophobes », lit-on dans le Rapport annuel.

Ce qui représente une augmentation de 57% par rapport à l’année 2022 où l’on a comptabilisé 527 signalements. Ces chiffres concernent exclusivement les signalements de faits qui ont été effectivement établis comme relevant de l’islamophobie par le service juridique du CCIE.

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«Ce chiffre ne comptabilise donc pas toutes les demandes : en 2023, 1303 personnes ont contacté le CCIE, contre 787 en 2022», précise le rapport.

Le CCIE révèle que «a grande majorité des sollicitations concernent une situation qui a lieu en France : c’est en effet le cas de 1183 sollicitations, soit 90,8% du nombre total de sollicitations, et de 794 signalements, soit 96% du nombre total des signalements».

Augmentation spectaculaire des faits de harcèlement moral en 2023

Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) indique dans son rapport que «les 828 signalements pour l’année 2023 rassemblent des faits de différentes natures : des faits de discrimination (779), de provocation et d’incitation à la haine (188), de dégradation ou de profanation (11), d’injures (64), de harcèlement moral (237), de diffamation (97), d’agressions physiques (23) et de faits liés à la lutte contre la radicalisation et le séparatisme (72)».

Les signalements concernant des faits de diffamation, de discrimination et de provocation et incitation à la haine ont donc drastiquement augmenté. L’évolution la plus saisissante concerne cependant le harcèlement moral, qui a augmenté de 301,7% entre les deux années.

Parmi les 237 faits de harcèlement moral signalés, 151 se sont déroulés dans l’enceinte d’un collège ou d’un lycée.

Genre et islamophobie, une tendance persistante

Les femmes sont les premières victimes des faits d’islamophobie en Europ, révèle encore le CCIE. « Comme l’année précédente et dans la continuité d’une tendance lourde de l’islamophobie depuis l’observation du phénomène, ces faits concernent pour leur immense majorité les femmes. Sur 828 signalements, 675 concernent en effet des femmes soit 81,5%, et 153 des hommes, soit 18,5%. »

Les proportions de genre sont presque les mêmes qu’en 2022 (81% des signalements concernaient des femmes et 19% des hommes), mais le chiffre des signalements est passé de 427 signalement pour des faits islamophobes concernant les femmes en 2022 à 675 en 2023, soit une augmentation de 58,1%. Les signalements pour les faits islamophobes concernant les hommes sont quant à eux passés de 100 en 2022 à 153 en 2023, soit une augmentation de 53%.

L’islamophobie dans les lycées

Les incidents islamophobes se passent en majorité dans des lieux publics, c’est le cas pour 516 signalements, soit 62,3% des signalements.

Voici le détail des espaces publics où les faits signalés ont eu lieu pour l’année 2023 :

Dans 22,7% des faits islamophobes se déroulant dans le cadre scolaire et universitaire en 2023, la victime est seule au moment des faits. Plus généralement, en 2023, dans 36,7% des cas (304 signalements), la victime est seule au moment des faits. Dans 81,7% des cas, soit 677 signalements, la personne mise en cause (discriminant, ou agresseur) est accompagnée au moment des faits.

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Le Collectif contre l’islamophobie en Euroe note que «les discriminations racistes sont en général encore trop peu signalées et les statistiques (…) largement en-deçà des réalités vécues par les victimes du racisme ».

«Ceux qui luttent contre l’islamophobie sont régulièrement accusés de lutter en réalité pour l’islamisme, voire de promouvoir le terrorisme», regrette le CCIE.

Synthèse Samira Ben Brik

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