jeudi, 21 novembre 2024
DiasporadzÉconomieMétiers agricoles : l’association Tafat n’Ouffelah ouvre son école de formation

Métiers agricoles : l’association Tafat n’Ouffelah ouvre son école de formation

L’association Tafat Ouffelah de Tinebdar, dans la wilaya de Béjaïa, a ouvert son école de formation aux métiers agricoles et à la commercialisation des produits du terroir.

Cette école de formation lancée sous forme de coopérative a pour vocation d’assurer des formations pratiques et ciblées aux métiers agricoles et d’accompagner les producteurs à la vente de leurs produits du terroir.

La coopérative est composée, au démarrage, d’une quarantaine d’associés, d’agriculteurs dont certains sont aussi des enseignants dans les métiers agricoles. Elle a élu domicile dans une vieille école rénovée et a été inaugurée la fin du mois dernier au village de Tinebdar, daïra de Sidi Aïch, à 60 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Béjaïa.

Ce siège social comprend un local abritant les bureaux du président Salah Iboud et du directeur Samir Hadouche, une salle de cours, une salle de réunion et de conférences ainsi qu’un laboratoire de fabrication de fromage. La coopérative espère aménager d’autres salles pour intégrer d’autres spécialités.

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Tout est parti d’un constat fait par Samir Hadouche et son ami Salah Iboud qui ont observé que deux aléas empêchent les jeunes de s’engager dans l’agriculture : le premier, c’est le complexe qu’ont ces jeunes à s’engager dans les métiers de l’agriculture qu’ils voient comme dégradants ; le second, c’est l’ignorance professionnelle dans le domaine agricole.

Un bilan positif

C’est conscients de ces problématiques qu’ils ont lancé en mars 2019 une association dénommée « Tafat n Oufellah » (Lumière du paysan) dans le village de Tinebdar pour sensibiliser les citoyens à se réapproprier les valeurs nobles de l’agriculture et organiser des formations ciblées de courtes durées.

En quatre années d’existence, l’association a formé pas moins de mille jeunes et femmes dans divers métiers agricoles comme l’apiculture, l’oléiculture, l’élevage, la fabrication de fromage entre-autres dans les différentes localités rurales de la wilaya de Béjaïa.

Comme elle a réussi à rassembler autour d’elle des dizaines d’encadreurs agronomes et de partenaires passionnés et a pu faire adhérer plus de 6 000 fellahs.

Il faut dire que les progrès enregistrés par cette association sont aussi le résultat d’une synchronisation des différents accompagnements, notamment de celui de l’APC, de la subdivision agricole de Sidi Aïch et du PASA (pôle Soummam) du programme européen d’appui au secteur agricole ainsi que de celui de la Chambre agricole de la wilaya.

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D’ailleurs, le P/APC Mazouz Bouzid a révélé, lors de son intervention le 27 février, jour de l’inauguration du siège de la coopérative, à la grande salle de l’édifice, que dès qu’ils ont compris que l’objectif de l’association est de travailler l’intérêt de la communauté, les membres de son assemblée se sont mis à les accompagner avec leurs maigres moyens. « Pour mieux les stabiliser, on a commencé, d’abord, à leur chercher un local », nous a-t-il raconté. « C’est ainsi qu’on a réussi à les aider à aménager une vielle école pour leur servir à la fois de lieu de chute et de centre de formation à l’avenir », nous confie-t-il.

« Travailler pour l’intérêt de la communauté »

D’ailleurs Olivier Rives, le coordinateur du PASA pole Soummam, ayant travaillé en tant qu’Expert en organisation, en management et en gouvernance de coopératives dans plusieurs pays du monde, comme au Pakistan, en Chine, en Espagne et ailleurs, a confirmé l’importance du critère du « travailler pour l’intérêt de la communauté ».

Il nous a fait savoir que ce critère est classé cinquième parmi les six principes qui président une coopérative. C’est ce critère qui a permis à l’association d’être retenue pour son financement lors de l’appel à projet lancé l’an dernier dans le programme du PASA pôle Soummam. Comme il a approuvé l’intelligence de ces porteurs de projets d’avoir compris, qu’en effet, le volet formation constitue un levier stratégique pour faire décoller et développer n’importe quelle filière agricole. Toutefois, il avertit ses membres que toute coopérative, au-delà de son rôle social et de son exercice de l’économie solidaire, elle ne doit en aucun cas négliger le volet « Marché ».

Boulalem Bellil, ancien ingénieur agronome, subdivisionnaire agricole de Sidi Aïch, a avoué qu’il a commencé à les encadrer dès qu’il a compris leurs objectifs et qu’il continuera à le faire même quand il sera à la retraite. Même son de cloche du M. Iskounene Arezki, représentant de la chambre agricole a attesté et a avoué que l’association Tafat n Oufellah est l’une des rares associations agricoles qui travaille sérieusement dans notre wilaya.

N. Aksel

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