jeudi, 21 novembre 2024
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Pétition : pour une Algérie libre et démocratique

Nous reproduisons ci-dessous le texte d’une pétition lancée par des membres de la diaspora algérienne appelant à boycotter l’élection présidentielle et à bâtir une Algérie libre et démocratique. Document

Le 7 septembre 2024, le peuple algérien est appelé une fois de plus à entériner une élection présidentielle jouée d’avance. En effet, les conditions d’une élection honnête, transparente et libre ne sont toujours pas réunies et il ne fait aucun doute que le président de fait sortant sera maintenu en poste. Dans ce contexte inédit de répression et de fermeture du champ politique et médiatique, la souveraineté populaire sera une nouvelle fois confisquée, perpétuant ainsi la crise de légitimité politique du pouvoir héritée depuis l’indépendance.

Depuis février 2019, le peuple algérien n’a pourtant pas cessé d’exprimer, sans équivoque et dans toute sa diversité, sa volonté de changement pour le recouvrement de sa souveraineté et l’instauration d’un État de droit démocratique.

L’élan du mouvement historique de février 2019 a été brisé par les tenants d’un système politique obsolète, « bunkérisé », sans vision, répressif et frappé d’incapacité structurelle à répondre aux aspirations populaires de rupture avec l’ordre ancien pour s’ouvrir à un nouveau destin.

Face à cette échéance électorale annoncée dans un contexte de grave dérive autoritaire, nous, citoyen.nes algérien.nes de la Diaspora, fidèles aux fondamentaux du Hirak, avons décidé de reprendre la parole pour exiger :

  • Le changement réclamé par le peuple en œuvrant à une transition démocratique, seule à même de permettre la restitution de la souveraineté au peuple et de donner corps à l’espérance collective déclinée par le Hirak, par la jeunesse notamment.
  • L’arrêt de la répression et de la stratégie de la terreur par l’abrogation de toutes les lois liberticides telles que l’article 87 bis et les dernières dispositions du Code pénal ainsi que par la levée des restrictions imposées aux libertés syndicales, libertés d’information et d’association.
  • La libération de tous les détenus d’opinion et politiques avec le recouvrement de tous leurs droits ; l’arrêt des harcèlements et des poursuites judiciaires pour délit d’opinion ; le respect de la liberté de circulation aux frontières.
  • Le respect des libertés fondamentales individuelles et collectives ainsi que des textes internationaux ratifiés par l’Algérie, relatifs aux droits civils, politiques, économiques et sociaux.
  • Le droit à l’exercice d’une citoyenneté effective pour participer à la gestion des affaires du pays afin d’affronter au mieux les défis aussi bien politiques, socio-économiques, culturels que les risques géostratégiques.

Citoyen.es algérien.nes, cette politique du tout répressif et du mépris du peuple est aussi intolérable qu’inacceptable et le silence n’est plus permis.

Par cet appel, nous refusons le choix que ce système politique nous impose : l’asservissement, le silence, la prison ou l’exil.

L’Algérie est notre pays, dans lequel nous voulons vivre librement, nous exprimer sans crainte, travailler dignement, créer sans contraintes, voyager sans appréhension et  manifester publiquement nos opinions et positions ainsi que nos soutiens aux peuples opprimés, dont le peuple palestinien qui subit un génocide.

Réprimé.es, privé.es de nos libertés fondamentales et dans l’impossibilité de choisir librement la personne qui présidera au destinées de notre pays, il nous reste à agir sur l’enjeu de la participation par le rejet massif, pacifique et visible de cette mascarade électorale pour acter ainsi la rupture avec ce système politique en faillite.

Le nécessaire changement par la construction d’un rapport de force oblige à l’union des Algérien.nes qui se sont exprimées pour la transition démocratique afin de remettre le pays dans sa trajectoire historique, initiée par les luttes de libération nationale et réaffirmée par le Hirak de février 2019.

Fondée sur le respect de tous les pluralismes existants, cette union est un impératif pour sortir de l’impasse politique actuelle et mettre fin à cette dangereuse fuite en avant qui éprouve durement notre peuple tout en engendrant de graves périls pour l’avenir du pays.

Notre devoir de Diaspora est de soutenir et d’accompagner toute initiative s’inscrivant dans le prolongement de l’esprit du Hirak. Plus qu’une responsabilité politique, elle est une approche patriotique rassembleuse qui se veut être digne de l’œuvre unificatrice des concepteurs du 20 août 1956, dont la célébration prochaine vient nous rappeler son rôle fédérateur décisif pour la libération du pays.

Soyons à la hauteur des sacrifices de nos aînés et de l’espérance de nos enfants, en construisant une véritable alternative démocratique en phase avec les aspirations du peuple algérien à « une Algérie libre et démocratique ».

Voir (ici) la liste des premiers signataires

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