Séfar, parfois surnommée «la ville des pierres» ou encore « la cité des Djinns », est une ancienne cité mystérieuse perdue au cœur du massif montagneux du Tassili n’Ajjer, dans la wilaya de Djanet, à plus de 2 400 km au sud d’Alger et tout près de la frontière libyenne.
Séfar est la plus grande ville troglodyte du monde, avec plusieurs milliers de maisons fossilisées et un trésor inestimable de plus de 15 000 dessins et gravures rupestres datant du Néolithique, ayant valu le surnom de cité mystérieuse des Djinns.
C’est ce qui fait de Séfar le plus grand musée d’art préhistorique à ciel ouvert au monde, perdu dans le grand Sahara algérien, abritant plusieurs dizaines de milliers de dessins, de gravures et de peintures rupestres.
Découvertes dans les années 1950 par l’explorateur et préhistorien français Henri Lhote, certaines de ces peintures rupestres dateraient de plus de 8000 ans.
Elles montrent des animaux, des scènes de chasse ou de la vie quotidienne et des figures énigmatiques qui nourrissent les imaginaires et laissent perplexes les chercheurs les plus avertis…
En effet, on y la représentation de créatures mystérieuses aux formes étranges et aux allures extraterrestres. Les plus connues d’entre elles sont « Le Grand Dieu », « L’archer noir », « Les Martiens », « Têtes rondes », « Les chariots », « Les nageurs avec des cornes » et « Les femmes avec des masques ».
Les chefs-d’œuvre de Sédar permettent de suivre et reconstituer changements climatiques, les migrations de la faune et l’évolution de la vie humaine aux confins du Sahara sur une période allant d’environ 6000 av. J.-C. jusqu’aux premiers siècles de notre ère.
Les dessins montrent diverses espèces, telles que la girafe, l’éléphant, le rhinocéros, l’autruche, l’antilope, l’hippopotame, et d’autres espèces éteintes dans la région depuis plusieurs milliers d’années.
Séfar est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1982, pour autant très peu de voyageurs s’y rendent compte tenu de son éloignement géographique et surtout du fait des difficultés d’accès au site.
Il n’y a en effet aucune route et le seul moyen de passer le col qui mène au plateau du Tassili N’Ajjer est d’emprunter un chemin escarpé à pied. La montée est difficile et nécessite une bonne forme physique, de l’endurance, de bonnes chaussures de marche et, si possible, un bâton de marche.
Interdite aux voyageurs et aux touristes depuis plusieurs années, la cité troglodyte de Séfar, perdue dans une infinité de dunes, est de nouveau ouverte aux visiteurs depuis novembre 2021.
Syphax A. M.