Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé à Alger, le 1er mai, à l’occasion de la Journée international de lutte des travailleurs, qu’il voulait veiller «personnellement à l’enrichissement» du statut particulier des enseignants.
En réponse aux syndicats enseignants qui demandent un statut particulier depuis deux dizaines d’années, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a réaffirmé qu’il «veille personnellement à l’enrichissement de ce statut de manière à répondre aux attentes des personnels du secteur, notamment ceux qui déploient des efforts quotidiens pour éduquer les enfants de l’Algérie», rapporte l’APS.
Le président de la République s’exprimait lors de la cérémonie de célébration de la Journée internationale des travailleurs, au siège de la Centrale syndicale à la Maison du peuple.
Le président Tebboune a indiqué avoir «demandé au ministre de l’Education nationale de présenter un projet de statut spécifique à l’éducateur et à l’enseignant, et non pas au fonctionnaire, à même de garantir tous les droits de l’enseignant».
«J’ai demandé sa révision car il ne répond pas aux attentes des enseignants» et «nous ne devons pas leur offrir un cadeau empoisonné mais un cadeau utile» pour ce que donne l’enseignant «pour l’éducation des générations», a-t-il ajouté.
Proposé pour examen en Conseil des ministres en décembre et en février, le président Abdelmadjid Tebboune avait demandé son report et «en tenant compte du fait que l’enseignant est un éducateur avant d’être un fonctionnaire».
Les syndicats enseignants s’impatient et accusent
Il reste à savoir si cette sortie du président de la République, à l’occasion du 1er mai, va satisfaire les syndicats de l’éducation qui commencent à s’impatienter.
Ils viennent de faire grève les samedi 27 et lundi 28 pour dénoncer « l’attitude du ministère de l’Education et son refus d’associer les syndicats à l’enrichissement du statut particulier des enseignants, conformément aux instructions du chef de l’Etat ».
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Les syndicats enseignants, dont le Cnapeste, le Snapest, le CELA et Madjal (OAPE), affirment n’avoir reçu jusqu’à présent aucune copie de l’avant-projet de statut. Ils accusent le ministre de l’Education nationale Abdelhakim Belaabed de « fuite en avant » et en appellent depuis des mois à l’intervention du Président Abdelmadjid Tebboune.
Dans un communiqué publié fin mars dernier, les syndicats enseignants dénonçaient une « orientation » qui vise à imposer la «suprématie de l’administration» au détriment du «processus pédagogique» et «l’exclusion tendancieuse de l’enseignant et de ses représentants».
«Face à l’ambiguïté qui entoure le dossier du statut particulier de l’enseignant et la fuite en avant du ministère de tutelle », les syndicats du secteur de l’éducation ont mis « en garde contre le danger de cette orientation».
Les syndicalistes de l’éducation accusent le ministère de «tourner le dos» aux instructions du président de la République visant l’implication du partenaire social dans la confection de ce projet, «la réhabilitation de l’enseignant», le «rehaussement» de son statut afin «de renforcer son attachement à la classe et à ses élèves» et de le motiver à améliorer «son rendement au service au service de l’école publique de qualité».
Saïd A. et Agences