La jeune mère d’un bébé de dix mois et son compagnon ont été mis en examen et incarcérés mercredi 3 juillet à Reims pour « actes de torture et de barbarie », soupçonnés d’avoir gravement violenté ce nourrisson, a annoncé le parquet.
Le parquet de Reims avait été saisi le 27 juin d’un signalement du CHU concernant cet enfant, « amené aux urgences pédiatriques par sa mère, âgée de tout juste 18 ans, accompagné de son compagnon, âgé de 27 ans, pour des lésions oculaires et des hématomes », a-t-il indiqué dans un communiqué.
Le récit de la mère, « incohérent », évoquait une « chute accidentelle » du bébé, avant de découvrir qu’il s’agissait plutôt de traces de « torture et de barbarie ». « Le bébé était littéralement couvert de bleus, avait des lésions cornéennes sur les deux yeux, ainsi qu’une lacération hépatique post traumatique grave et trois fractures des membres inférieurs », a précisé le parquet.
Les jours du nourrisson ne sont « pas en danger », mais le Centre hospitalier universitaire (CHU) a prescrit une ITT d’au moins 30 jours, sans pouvoir « se prononcer sur d’éventuelles séquelles définitives ».
« Les photographies des lésions de l’enfant sont très impressionnantes, même pour des professionnels », est-il précisé dans le communiqué.
L’enfant a « immédiatement » été placé et la mère et le beau-père, qui vivent près de Reims, ont été placés en garde à vue lundi.
Entendue par les enquêteurs, la famille de la mère a assuré « qu’elle s’inquiétait énormément pour le petit enfant », dont la jeune femme « ne s’occupait pas, préférant faire la fête avec des amis, et fumant régulièrement du cannabis à côté » de lui.
« C’est la mère de la jeune femme qui l’a suppliée d’amener l’enfant à l’hôpital » quand elle l’a vu, a précisé le parquet.
Un témoin proche du couple a décrit une scène « filmée » et qu’il a lui-même vue, montrant « le beau-père de l’enfant emballer entièrement le bébé dans du film plastique, laissant seulement un trou pour la bouche ».
Il apparaît par ailleurs « que le beau-père (a) décapité le chat » de la maison en « lui coupant le cou alors qu’il était encore vivant, avant de le jeter dans la poubelle ».
Entendue, la jeune femme a « minimisé les faits », affirmant « bien s’occuper de son fils » et mettant en cause son compagnon, toujours selon le parquet.
Cette dernière n’a « aucun antécédent judiciaire », mais le beau-père a été condamné à sept reprises pour des conduites sans permis et en état alcoolique, et deux fois pour des violences aggravées.
L’homme a également été mis en examen pour des « actes de cruauté envers un animal » ayant entraîné la mort.