Un juge de la Cour suprême du Brésil a menacé mercredi 28 septembre de suspendre le réseau social X si son propriétaire Elon Musk ne nomme pas sous 24 heures un représentant légal de l’entreprise dans le pays.
Dans une injonction rendue publique mercredi, le juge Alexandre de Moraes, du Tribunal fédéral suprême (STF), a ordonné à Elon Musk d’indiquer « dans les 24 heures le nom et la qualité du nouveau représentant légal de X » au Brésil sous peine de « suspension immédiate des activités du réseau social ».
En réponse, Elon Musk a posté sur X un message estimant que « ce « juge » a violé à plusieurs reprises les lois qu’il a juré de faire respecter ».
Le juge avait ordonné en avril une enquête sur Elon Musk en l’accusant de réactiver des comptes interdits. M. Musk, lui, l’accuse d’étouffer la liberté d’expression.
Le 17 août, Elon Musk avait annoncé la fermeture des bureaux de X (ex-Twitter) au Brésil, tout en laissant le service disponible pour les utilisateurs brésiliens.
Il avait alors accusé le juge Alexandre de Moraes d’avoir menacé d’arrestation son représentant légal au Brésil, ce que le réseau social considère être une forme de « censure » visant à bloquer certains contenus.
« Si nous avions accepté la censure secrète (illégale) d’Alexandre de Moraes et les demandes de transfert d’informations privées, nous n’aurions pu expliquer nos actions sans avoir honte », avait affirmé M. Musk.
Au nom du combat contre la désinformation, le juge a ordonné ces dernières années le blocage des comptes de figures influentes des mouvements ultra-conservateurs brésiliens.
Et ce en particulier depuis les tentatives de partisans de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), admirateur d’Elon Musk, de discréditer le système de vote électronique lors de l’élection remportée par Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.
En avril, X avait admis que les utilisateurs de plusieurs comptes bloqués avaient réussi à contourner les restrictions.
Les comptes concernés appartiennent à des personnalités conservatrices comme le sénateur Marcos do Val, un ancien allié de M. Bolsonaro, selon la police fédérale.
Elon Musk fait également l’objet au Brésil d’une enquête judiciaire dans l’affaire des « milices numériques », soupçonnées d’avoir utilisé de l’argent public pour orchestrer des campagnes de désinformation en faveur de M. Bolsonaro et de ses proches.