jeudi, 12 septembre 2024
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Une pensée pour Si Boualem Cheurf : « Ne pleurez pas si vous m’aimez »

Si Boualem Cheurf (zi Boualem) s’est éteint comme une lumière à Azazga le mardi 17 octobre 2023, subitement à l’âge de 72 ans, que sa belle âme repose en paix.

Si Boualem Cheurf est parti bien trop tôt, lui qui aimait tant la vie et les gens. La terre et le ciel se rappelleront de ce sage, érudit, cet homme hors du commun, au cœur pur, au regard brillant, qui aimait la nature.

J’ai eu la chance de connaître, ce grand monsieur d’art et de culture, qui aimait la liberté de pensée, élégant et discret dont l’aura inspire le respect. Une longue et fidèle amitié était née entre nous à une époque où l’amitié se conjuguait avec la générosité.

Je garde des souvenirs mémorables de ce grand humaniste, qui avait toujours le sourire, un homme d’une grande intelligence, une âme noble qui aimait les gens et la terre. C’était un topographe et un architecte de talent, lorsque fraîchement diplômé il aurait pu partir comme tant d’autres, tenter sa chance et se perdre ailleurs, mais il s’est accroché à cette terre à la fois rude et généreuse, il aimait profondément son pays soucieux de contribuer à sa construction. Il est devenu une source d’inspiration et un repère pour plusieurs générations. Il était plein d’humilité et affable désireux de toujours partager.

Les souvenirs se bousculent dans ma tête, dans ma jeunesse quand je venais en vacances en été, nous parlions beaucoup et c’était à chaque fois une joie de le retrouver. Zi Boualem était un homme éclairé, souvent en avance sur son temps dans ses réflexions et sa façon de voir les choses toujours avec le souci de les améliorer. Nous passions des heures à discuter à la belle étoile, parfois dans le noir complet, seuls nos échanges et les sons de la nature, les cigales, les chacals et autres froissements des buissons et broussailles caressés par le vent rompaient le silence, cela ajoutait une dimension quasi spirituelle à nos discussions interminables. Nous nous quittions tard dans la nuit en pensant au plaisir de nous retrouver le lendemain à la nuit tombée. Je rentrais alors avec une petite lampe de poche ou dans le noir complet laissant les chemins me guider.

Hélas, ces dernières années, les temps ont beaucoup changé, mes retours en Algérie devenaient rares. L’idée de ne plus te revoir mon ami m’est insupportable, tu es parti sans prévenir, des hommes de ta trempe se font rares, tu incarnais les valeurs kabyles, d’entraide, de générosité, d’amour de fraternité, tu aimais tout le monde et tout le monde t’aimait, tu étais aussi devenu l’ami de mon frère si Mokrane, ton absence sera dure à supporter.

Ibn Arabi, théologien, juriste, poète, soufi, métaphysicien et philosophe arabo-andalou, auteur d’environ 850 ouvrages a dit : « La mort n’est pas un anéantissement mais uniquement une séparation. »

Le théologien et écrivain britannique Henri Scott Holland a écrit : « Ne pleurez pas si vous m’aimez, Je suis seulement passée dans la pièce à côté. Je suis moi, vous êtes vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné, Parlez-moi comme vous l’avez toujours fait. N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste. Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi. Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, Sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre. La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié. Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends. Je ne suis pas loin, Juste de l’autre côté du chemin. Vous voyez, tout est bien. Essuyez vos larmes. »

La mort n’est jamais une fin c’est juste un passage vers une autre dimension. L’écrivain et poète français Christian Bobin disait : « La vie a deux visages : un émerveillant et un terrible ». Mais le merveilleux finit par s’imposer, le soleil finit par briller. Les paroles et les actes ne diaprassent pas ils survivent dans la mémoire des vivants.

L’écrivain, journaliste et philosophe français Jean D’Ormesson disait : « Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants. ».

Si ton départ laisse un vide immense, notre village Tifrit Naït Oumalek, ta famille, tes amis, et au-delà, se souviendront de toi, ton passage ici-bas fut lumineux. Repose en paix Si Boualem Cheurf.

BRAHIM SACI

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