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Zoheir Aberkane : l’hommage d’Abdelkrim Ghezali

Le journaliste Sayeh Chamseddine Mohamed Khatir, plus connu sous le nom de Zoheir Aberkane, est décédé le mercredi 3 avril 2024.

Le journaliste Sayeh Chamseddine Mohamed Khatir, plus connu sous le nom de Zoheir Aberkane, s'est éteint le mercredi 3 avril 2024. Photo DR

Zoheir Aberkane, l’infatigable, se repose désormais. Pourtant, il savait que son cœur était lourd de tendresse, d’amour, d’empathie.

Cette charge émotionnelle a fait son effet et a fini par le consumer et brûler ses ailes qui l’ont toujours porté vers les terrains des causes justes, des luttes improbables que seuls les porteurs d’idéaux de liberté, de justice et de valeurs humaines… mènent sans retenue.

Sayeh Chems-Eddine Khatir, alias Zoheir Aberkane, était de ceux-là. Il a fait ses premiers pas dans l’engagement politique au sein du PAGS à la fin des années 1970, avant de se radicaliser et de rejoindre le GCR puis le PST dans les années 1980.

Il était sur tous les fronts, du combat syndical étudiant jusqu’au combat syndical et politique au sein du Mouvement des Journalistes Algériens (MJA) dont il était la cheville ouvrière.

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Il a été aussi le promoteur de la jeune poésie rebelle des années 1980 puisque c’était lui qui éditait des plaquettes de poèmes des jeunes révoltés des années 80.

Il a été journaliste, infographe, photographe… Il s’est investi corps et âme dans le Hirak dont il a été le témoin, la voix et la mémoire avec les milliers de photographies qui immortalisent l’élan brisé de ce mouvement populaire inédit.

Après l’essoufflement ou l’étouffement du Hirak, Sayeh s’est engagé à porter haut la voix des détenus d’opinion dont il a accompagné les procès et les libérations.

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Son cœur a commencé à lancer des alertes depuis une année. Sayeh essayait de la calmer, de le rassurer, lui faisait des promesses de jours meilleurs… mais le cœur a ses raisons…

Une voix tonitruante s’est tue. Sa fille qu’il chérissait plus que tout au monde est désormais orpheline. Sa douleur est incommensurable. Mais elle n’est pas la seule orpheline de Sayeh.

Ses amis, ses camarades et tous ceux qu’il n’a cessé de défendre, sont des orphelins de sa présence, de son combat, de sa voix.

Repose en paix mon ami, mon frère, mon camarade. Que la terre te soit légère. Et que ta grandeur d’âme, ta bonté, ton engagement pour tes idéaux et tes principes, soient une consolation pour ta fille.

A. Ghezali

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